Améliorer et protéger la vie du sol, c’est facile!

Au cours des dernières décennies, les agronomes ont préconisé de nourrir les plantes. Puis est venue la théorie selon laquelle il fallait plutôt nourrir le sol. Aujourd’hui les spécialistes s’entendent pour dire que la meilleure approche est de nourrir la vie du sol pour nourrir la plante.

Pour atteindre un tel objectif, il faut mettre en place deux approches complémentaires : un travail minimum du sol et des apports d’amendements.

Le labour remis en question

Durant de nombreuses années, on a recommandé de retourner le sol par le labour. Cette technique présentait plusieurs avantages :

  • Un décompactage et une restructuration du sol;
  • Une aération et une introduction d’oxygène;
  • Le mélange des résidus de récoltes, des amendements et des fertilisants;
  • Une accélération de la minéralisation des éléments, ce qui entraînait peu de pertes d’azote par volatilisation et donc plus de disponibilité pour les plantes;
  • Un accroissement l’évaporation de l’eau et le réchauffement du sol dû à l’absence de résidus à la surface des parcelles;
  • Un meilleur ressuyage et un réchauffement du lit de semences, ce qui facilite la germination;
  • Une gestion mécanique des herbes spontanées (aussi connues sous le nom de mauvaises herbes) : destruction des plantes entières, dilution du stock de semences dans un grand volume de terre;
  • Une rupture du cycle de reproduction de certaines maladies fongiques;
  • La lutte contre les ravageurs des cultures par la destruction de leurs nids et habitats.

Par contre, elle était accompagnée d’importants inconvénients :

  • Une modification de l’ordre naturel des couches du sol lors du retournement, ce qui avait un effet très négatif sur la faune et flore du sol;
  • Une modification de la structure du sol;
  • Un apport brutal d’oxygène qui entraîne une oxydation des matières organiques, provoquant une minéralisation trop rapide, les éléments nutritifs n’étant alors pas, sauf en cas de semis rapide, utilisables par la plante;
  • Une plus grande production de gaz carbonique (CO2);
  • Une diminution du stock de matière organique due à une forte minéralisation, ce qui entraîne des problèmes à la structure et qui augmente l’érosion;
  • La compaction du sol sous la zone travaillée, surtout en conditions humides;
  • La formation d’une semelle de labour;
  • L’enfouissement en profondeur des débris végétaux, des amendements organiques et de toute la faune et la flore du sol, ce qui les rend indisponibles;
  • La diminution de la faune et de la flore du sol provoquant une érosion de la biodiversité;
  • La remontée à la surface des graines de plantes spontanées enfouies les années précédentes;
  • La fragilisation du sol par une plus grande exposition à l’érosion;
  • L’altération et la diminution de la matière organique pouvant conduire à une disparition de la couche d’humus superficielle;
  • La réduction de l’humidité du sol;
  • Le lessivage des nitrates, ce qui pollue les nappes phréatiques et qui nécessitent de faire des apports d’engrais pour pallier ce déficit.

Une nouvelle manière de faire, le travail léger du sol

Forts de ce constat, les spécialistes préconisent aujourd’hui de réduire le travail du sol. Cette technique consiste à ne plus retourner le sol, mais à le brasser en surface. De cette manière, on :

  • Préserve l’humus et la cohésion du sol, ce qui évite l’érosion et le lessivage des sols;
  • Stocke du carbone sous forme d’humus, ce qui entraîne la réduction des gaz à effet de serre;
  • Favorise le développement de la faune et de la flore du sol;
  • Limite l’érosion en laissant dans les champs les débris végétaux;
  • Évite d’exporter les éléments minéraux nutritifs contenus dans les débris végétaux;
  • Minimise l’asphyxie du sol;
  • Restreint le ruissellement, ce qui facile la recharge des nappes phréatiques;
  • Économise en énergie et en pétrole;
  • Réduit le temps de travail ainsi que l’utilisation de la force physique, ce qui évite les blessures;
  • Limite l’apport d’intrants, ce qui réduit la pollution;
  • Favorise la biodiversité globale.

Toutefois, cette technique présente quelques inconvénients :

  • Les débris végétaux peuvent favoriser la présence d’insectes ravageurs et de maladies;
  • Le contrôle des herbes indésirables est parfois plus difficile;
  • Le suivi des rotations doit être bien fait.

Comment procéder?

Un léger travail du sol consiste à brasser la terre, sans la retourner, sur une hauteur de 24 à 30 centimètres pour la grelinette et la fourche-bêche, et d’environ 15 à 20 centimètres pour une griffe de jardinage. Cette méthode a comme avantage de rendre le sol plus meuble et aéré, et de pouvoir mélanger la couche superficielle du sol avec les amendements ou les fertilisants. On peut aussi s’en servir pour déraciner les herbes spontanées qui seront ensuite laissées au sol où elles se décomposeront.

Les amendements

Amender le sol avec du Bionik® Compost marin et forestier ou encore du Bionik® Calcium marin est aussi une bonne manière de supporter la vie du sol et de la plante. Sur le sujet voire l’article, Amender ou fertiliser? Voilà la question!

On peut utiliser des engrais verts tels que l’Herbionik® Mélange d’engrais verts. Pour en apprendre plus sur ce sujet, consultez l’article Les engrais verts : à quoi ça sert?

L’utilisation d’engrais naturels de la marque Bionik® est aussi une bonne manière de protéger la vie du sol.

Bertrand Dumont
Horticulteur et baladodiffuseur