Le sol est vivant, ne le piétinez pas!

La compaction du sol est l’ennemi juré des racines. Dans un sol trop tassé, elles auront de la difficulté à se frayer un chemin et ainsi à donner de la stabilité à toute la plante. Ce sera encore plus difficile pour les jeunes racines lors de la germination. Elles auront aussi moins de possibilités d’aller chercher les éléments nutritifs dont elles ont besoin. Mais pas seulement!

Des conséquences sur les récoltes

Dans un sol tassé, on note une diminution des espacements entre les agrégats. Cela signifie qu’il y a moins de disponibles pour que l’air et l’eau circulent dans le sol.

Un sol compacté est moins bien aéré. Cette situation a de l’influence sur la vie du sol. Ce sont la macroflore, la microflore, la macrofaune, la mésofaune et la microfaune qui fonctionnent moins bien. Les plantes ne peuvent plus bénéficier de leur travail si précieux.

La compaction réduit le nombre d’espaces pour la circulation de l’eau. Un sol compacté est donc sujet à un mauvais drainage, une mauvaise évacuation de l’eau. Cette situation a des effets sur les racines qui peuvent pourrir, ou sur la faune et la flore du sol dont les conditions de vie sont dégradées.

De plus, la vie étant moins intense, la matière organique est mal dégradée, ce qui réduit les récoltes. On a donc tout intérêt à éviter la compaction du sol.

Le compactage au potager

Dans un petit potager, ce sont principalement le jardinier et la machinerie, tel que le motoculteur ou la brouette, qui compactent le sol. C’est en passant toujours au même endroit et en marchant sur les espaces qui recevront les plantes que le jardinier compacte le sol. Si pendant des siècles, le moyen de décompacter le sol était l’utilisation de la charrue, on sait aujourd’hui que ce n’est plus une méthode recommandée. L’utilisation de la griffe de jardinage, de la grelinette ou de la fourche-bêches, évite le compactage. Voir à ce sujet l’article Améliorer et protéger la vie du sol, c’est facile!

Une solution : les planches permanentes

On qualifie ces aménagements de permanentes, car, une fois installés, ils restent en place sans retournement de sol. Une planche permanente est un espace de 1,20 et 1,30 mètre de large, accessible des deux côtés. Sa longueur varie selon l’aménagement du potager. Certains horticulteurs préconisent des planches de 75 à 85 centimètres de large. C’est à chacun de voir selon son aménagement. Les planches sont confectionnées uniquement avec de la terre. Dans tous les cas, le sol est surélevé de 6 à 8 centimètres.

Les planches sont bordées de sentiers de chaque côté afin de pouvoir accéder au centre de la planche. Ils ont au minimum 35 centimètres, la largeur idéale variant de 45 à 60 centimètres. Prévoir au minimum la largeur d’un râteau facilite l’entretien. Les travaux de jardinage se font toujours à partir de l’allée et, sauf cas exceptionnel, on ne marche jamais sur la terre de culture.

Il n’est pas obligatoire de les encadrer avec des planches, ou des madriers en bois, celles-ci pourrissant avec le temps. Sauf s’ils sont recyclés, l’ajout d’autres matériaux est aussi une dépense dont on peut se passer.

Le potager en carré permanent

C’est en fait un potager dont les planches mesurent 1,20 mètre sur 1,20 mètre. À l’intérieur, la surface est subdivisée, en général en 9 carreaux, et chacun reçoit une plante. Les plantes à grand développement peuvent occuper 2, voire 3 carreaux.

La matière organique à la rescousse

Il arrive parfois que, selon leur composition, certains sols se compactent naturellement. Un bon moyen d’éviter cette situation est d’ajouter de la matière organique sous la forme de compost tel que le Bionik® Compost marin et forestier. Le semis, au printemps ou à l’automne d’Herbionik® Mélange d’engrais verts est aussi une bonne solution pour décompacter le sol.

Bertrand Dumont
Horticulteur et baladodiffuseur