La planification du jardin
Avant même de planifier les espèces que l’on veut cultiver et la manière dont on va les produire, il faut planifier les circulations. Un bon plan de circulation fait la différence entre des opérations de jardinage agréables et la désagréable impression de déplacements fastidieux.
Les voies de circulation
Le déplacement le plus rapide d’un point A à un point B n’est donc pas forcément la ligne droite. Au potager, c’est la ligne la plus courte qui facilite l’organisation des surfaces de culture.
Un stationnement, un patio ou une terrasse peuvent être inclus dans le plan de circulation. Cela diminue les coûts d’installation et permet d’augmenter la superficie cultivable. Ils peuvent aussi être employés en tant qu’espace de travail, comme brasser de la terre ou rempoter des plants.
Sur les grands terrains, les chemins d’accès servent aux déplacements des véhicules. Ils ont au minimum 3 m de large. Dans certaines situations, on peut combiner le chemin d’accès et le stationnement.
Les allées sont la base de l’organisation des déplacements. Leur largeur varie selon l’utilisation que l’on en fait, de 80 à 150 cm. Elles doivent permettre le passage du jardinier, mais aussi celui du matériel, comme une brouette ou un chariot, qui transporte des outils ou les récoltes.
Les sentiers sont les voies de circulation qui sont au plus près des cultures. C’est à partir des sentiers que l’on a accès aux surfaces de culture. Ils ont au minimum 30 cm de large. Pour plus de confort, ils peuvent avoir jusqu’à 40 à 45 cm.
Les types de revêtement
Le stationnement et les chemins d’accès peuvent être en pavé de béton perméable. La pierre naturelle, le gravier ou la poussière de pierre servent dans les allées. Quant aux sentiers, on peut les recouvrir de paillis, de gazon ou laisser le sol à nu.
Le paillis s’installe après avoir modérément tassé le sol. On y dépose une couche de 8 à 12 cm de matériel organique à décomposition lente. Un léger ajout de paillis chaque année est parfois nécessaire.
L’utilisation du gazon doit répondre à trois critères. Il doit être implanté de la bonne manière, être biodiversifié et entretenu écologiquement. Gloco propose une gamme de produits Herbionik® qui répondent à ces trois critères.
Le plan de détails
En même temps que l’on planifie les circulations, on prévoit les espaces de culture. S’il existe de nombreuses possibilités, 4 d’entre elles sont les plus couramment utilisées.
Les planches de cultures permanentes sont des surfaces de 1,10 à 1,20 m de large et de longueur variables. Elles sont bordées par des sentiers. Surélevées de 6 à 8 cm, elles sont plates, ou encore avec une très légère pente, au maximum 3 %, selon le cas.
Les carrés permanents sont en fait des planches de culture permanentes qui ont 1,20 m sur 1,20 m. La plupart du temps, elles sont divisées en carreaux, chacun de ceux-ci recevant une espèce de plante.
Les buttes permanentes simples ont une hauteur qui varie selon leur largeur. La butte a une dénivelée de 15 à 25 %, soit une pente de 1 sur 6 à 1 sur 4. Pour former une butte, on ajoute la terre prélevée dans les sentiers et on accumule ensuite du compost et au besoin de la terre à jardin.
La culture en lasagne est en fait une culture sur butte, mais dont les ingrédients sont disposés en couche, comme pour une lasagne. On intercale de la matière organique verte qui apporte de l’azote et de la matière organique brune riche en carbone. On pose une couche d’environ 5 cm de matière organique verte sur laquelle on ajoute une couche de matières organiques brunes de 6 à 10 cm d’épaisseur jusqu’à obtenir une butte d’environ 30 cm de haut.
La culture à la verticale, qu’elle se fasse en sol et hors-sol, nécessite des opérations supplémentaires pour installer des équipements qui permettent aux plantes de grimper ou d’être dirigées sur des supports.
Le plan de précision
Pour chaque section du plan de détail, on dessine un plan qui comporte des indications telles que les choix de plantes, leurs dimensions à maturité, les distances de plantation, etc. On fait ce plan chaque année en vue de tenir compte des besoins changeants des habitants ou des disponibilités des plants. Le plan de précision est nécessaire quand on veut mettre en place les principes du compagnonnage. Il est indispensable de les conserver année après année afin de pratiquer la rotation des cultures.
Bertrand Dumont
Horticulteur et baladodiffuseur