Depuis quelques années, on entend de plus en plus parler du déclin des abeilles et autres pollinisateurs, et ce, mondialement. Abeilles, papillons, bourdons, colibris, guêpes, syrphes et autres sont des éléments essentiels dans la reproduction de diverses espèces végétales et sans leur contribution, plusieurs fleurs et fruits ne pousseront pas laissant ainsi planer encore plus d’incertitude alimentaire sur les populations les plus vulnérables.
Le déclin des pollinisateurs est associé à diverses causes dont :
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce sont les pollinisateurs sauvages qui sont menacés et non les espèces d'élevage comme les abeilles domestiques qui produisent le miel. Les productions ont été grandement affectées par différents éléments au cours des dernières années, ce qui représente une catastrophe économique, mais leur survie n’est pas en péril puisqu’elles sont élevées par des producteurs consciencieux qui en prennent grand soin. C’est pour les espèces sauvages qu’on voit moins, qui sont souvent solitaires et isolées, et dont personne ne fait l’élevage qu’on doit plus s’inquiéter et surtout, prendre action sans attendre.
C’est en butinant que les insectes transportent le pollen et le nectar de fleur en fleur assurant ainsi leur reproduction. C’est grâce à eux qu’on peut se délecter de fruits et de légumes savoureux et admirer des paysages fleuris et colorés. On peut tous faire notre part pour aider les pollinisateurs à se nourrir et à survivre en leur fournissant des jardins accueillants et des espaces facilitants.
Depuis quelques années, le mouvement Mai sans tondeuse prend de plus en plus d’ampleur. Cette initiative venue d’Europe comporte certains avantages dont le principal est sans aucun doute la conscientisation du public envers la problématique entourant le déclin des pollinisateurs et sur le rôle que chacun doit jouer dans leur protection. Est-ce la solution à tout? Bien sûr que non!
D’abord, dans plusieurs régions du Québec, ne pas tondre en mai n’est pas un enjeu puisque la pelouse n’est pas en grande saison de croissance et que les pissenlits ne sont pas encore en fleur. Plus au sud, c’est la hauteur du gazon, qui pourrait atteindre 30 cm à la fin du mois de mai, qui peut devenir problématique. Le passage de la tondeuse devient difficile et sachant qu’on ne doit jamais couper plus du tiers du gazon à chaque tonte, il faudra des semaines au gazon pour recouvrer la santé et une hauteur « normale ».
Il faut aussi noter que d'autres espèces offrant du pollen et du nectar aux pollinisateurs sont en fleurs au même moment que les pissenlits et que ces derniers ne sont donc pas la seule source de nourriture disponible à cette période de l’année.
Un couple de québécois a adapté le Mai sans tondeuse à la réalité d’ici avec le Défi Pissenlits qui consiste à espacer les tontes et à laisser le gazon plus haut pendant la période de floraison des pissenlits. On peut aussi tondre en étapes : l’avant une semaine, l’arrière la semaine suivante, pour laisser le temps aux pissenlits de fleurir et d’offrir leur nectar aux pollinisateurs. Le plus important est d’avoir conscience de notre rôle essentiel dans la protection des insectes et de faire un peu mieux chaque année pour les aider.
On parle du mois de mai ou de la période de floraison des pissenlits, mais qu’en est-il pour le reste de l’année? La meilleure manière de prendre soin des pollinisateurs est de leur offrir un endroit accueillant et nourricier tout au long de l’année. Voici quelques suggestions pour un jardin ami des pollinisateurs :
La protection des pollinisateurs est l’affaire de tous! Créez des jardins qui attireront les insectes pollinisateurs et contribuez à une meilleure pollinisation. L’impact sera intéressant même pour votre propre potager et vos fleurs qui risquent fort d’être plus productifs grâce à une présence accrue des abeilles et autres pollinisateurs.